Avant Maastricht, les dividendes de la guerre froide

Publié le par jean-claude plantier

 

 

Jusqu'à la chute du mur deux modèles idéologiques se défiaient et s'observaient. D'où une situation innovante par rapport à ce qui avait prévalu au dix-neuvième siècle jusqu'à la veille du premier conflit mondial. 
Jusqu'alors royaumes et empires de droit divin écrasaient sans aucun état d'âme tout mouvement révolutionnaire syndical ou anarchiste sans d'ailleurs toujours bien les distinguer l'un de l'autre. Puis les tranchées de la grande guerre avaient rapproché les classes, la révolution russe avait pulvérisé le sacré de l'ordre social pour soixante-douze ans. 
Deux mondes se défiaient. Le vingtième siècle pouvait enfin commencer.


Les peuples ne pardonnant pas cette guerre, la plupart des royaumes et empires s'étaient effondrés au profit de républiques. 
Puis devant les réalisations supposées des soviétiques et fascistes et les risques de contagion révolutionnaire incarnés par les PC d'occident et leurs organisations ouvrières et syndicales, les bourgeoisies d'affaires au pouvoir s'étaient préoccupé des niveaux de vie de leurs populations, les patronats avaient versé dans le paternalisme, et les clergés dans le social.

En 1945, l'URSS était plus menaçante que jamais. 
Face au danger les prêtres devenaient ouvriers et les patrons démocrates-chrétiens. Le monde politico-bancaire abandonnait ''l'orthodoxie'' monétaire fatales aux démocraties de l'entre-deux guerres pour adopter des politiques budgétaires keynésiennes dans l'espoir d'une prospérité aussi durable que la propagande russe et l'armée rouge. 
En France cette prospérité jamais vue allait durer trente ans.

 

Et puis le choc pétrolier des années 70 a inspiré le mauvais choix du retour à ''l'orthodoxie'' monétaire qui avait paralysé la France avant la guerre. 
Depuis des groupes de pression attachés à l'abandon du keynésianisme accréditent l'idée que les conditions de son application ont disparu, que son retour serait une catastrophe. 
Depuis la chute du mur, et le traité de Maastricht, ces nouveaux penseurs noyautent toutes les institutions et particulièrement celles de l'euroland. 
C'est la pensée unique.

Publié dans politique

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